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Interview

Nicolas RIFFARD

Les études :

 

Combien d’années d’études avez-vous faites ? les diplômes obtenus ?

J’ai étudié pendant 5 ans après mon bac S : licence de chimie (3 ans) puis une première année de master en sciences de l’environnement avant de bifurquer pour ma deuxième année sur la gestion du milieu industriel (production, chaine d’approvisionnement, environnement, santé, sécurité, relations sociales, etc.). Il est possible mais pas toujours facile de changer de cursus en cours de formation. Par exemple pour changer de Master en cours de route (un Master c’est normalement 2 ans d’études), j’ai dû prouver que j’avais les connaissances nécessaires pour rejoindre le nouveau cursus.

En plus, depuis que j’ai commencé à travailler, j’ai passé un diplôme international de professionnel de la santé et sécurité au travail.

Au final, j’ai donc une licence de chimie, un master professionnel d’ingénierie, et un « International General Certificate in Occupational Health & Safety » (IGC)

 

Où avez-vous étudié et les difficultés de vos études ?

J’ai fait ma licence à l’Université Claude Bernard Lyon 1, ma première année de Master à l’Université Paul Cézanne Aix-Marseille 3 et ma deuxième année de Master à l’Université Joseph Fourier Grenoble 1. J’ai obtenu mon certificat IGC auprès de l’organisme national anglais de formation à la santé et sécurité au travail (National Examination Board in Occupational Health & Safety).

En ce qui concerne la difficulté, il faut travailler dur à l’Université car personne n’est là pour vous tenir la main. Les examens sont très difficiles et il n’y a pas de pitié ; c’est un peu comme si on passait le bac une ou 2 fois par an, pendant 5 ans. Il me semble qu’à la fin de ma première année de licence, seuls 30% des étudiants ont été admis en deuxième année. Le changement de rythme et de méthode par rapport au lycée est très difficile, mais une fois qu’on s’y est habitué, ça va. Si on écoute en cours et qu’on travaille assez régulièrement tout seul, en ajoutant une bonne dose de révisions avant les examens, ça se passe pas trop mal, et on a assez de temps pour faire du sport et la fête.

 

Carrière personnelle :

 

Expliquez brièvement votre carrière professionnelle.

J’ai fait mon stage obligatoire en fin de Master professionel chez Alstom en Suisse, et ils m’ont embauché en CDI à la fin du stage. Pendant 5 ans, j’ai fait partie d’une équipe qui définit et met en place les systèmes et procédures pour prévenir les accidents sur les chantiers de construction de centrales électriques au gaz. J’ai eu l’opportunité de beaucoup voyager, et notamment d’occuper un poste sur un chantier en Asie, à Singapour, pendant près d’1 an. Depuis le mois de Juin 2014, j’ai changé de travail, mais toujours au sein d’Alstom, je développe des « systèmes de gestion intégrés » qui sont en fait des ensembles de procédures de travail et d’outils pour la prévention des accidents dans la fabrication d’équipements pour centrales, la construction, l’opération et la maintenance de centrales électriques à flammes (comme celle que vous avez visité).

 

Le métier :

 

Quelle est l’utilité exacte de votre métier ?

Le cœur de mon métier est de prévenir les accidents qui peuvent blesser ou tuer quiconque travaille sur, avec, ou près des produits fournis par ma société.

 

Quel est le nom de votre employeur ?

Alstom

 

Combien d’heures faites vous ?

En théorie, ma semaine normale est de 40 heures, j’ai le droit de faire 5 heures supplémentaires par semaine si besoin, et au-delà de ça, je peux faire un maximum de 135 heures supplémentaires par an. En pratique, mon employeur me laisse gérer mes horaires comme je le souhaite et donc il m’arrive de faire des semaines de 60 ou 65 heures lorsque je voyage ou que je suis sur un chantier (par exemple à Singapour je travaillais de 6h à 18h avec 1 h de pause déjeuner 5 jours par semaine, et de 7h à midi le samedi), mais quand je suis au bureau, je peux très bien arriver à 9h30 et finir à 16h si je le souhaite et que je n’ai pas trop de travail. En moyenne, je fais un tout petit peu plus de 40 heures par semaine.

 

Travaillez vous dans une équipe et quel est votre rôle ?

Dans mon poste à Singapour, j’avais une équipe de 10 personnes. Aujourd’hui, je travaille pour un chef et j’ai des collègues qui font des choses différentes.

Quels sont les outils utlisés ? (ordinateur, produit chimique…) Surtout un ordinateur, et mon cerveau. Une partie importante de mon travail est d’analyser ce qui marche ou ce qui ne marche pas dans différentes parties de l’entreprise, de trouver la bonne solution à un problème donné, et de convaincre beaucoup de gens de la pertinence de ma solution. C’est donc beaucoup de réflexion, de planification, de négociation et de diplomatie. 

 

Commentaires :

 

Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?

Je me suis intéressé aux accidents industriels pendant ma licence de chimie, avec certaines catastrophes comme Bhopal ou Buncefield (renseignez-vous, c’est intéressant). A travers mes études, j’ai voulu m’intéresser à l’impact de l’industrie sur l’environnement, puis sur les personnes. Aujourd’hui je suis toujours convaincu que les accidents au travail peuvent être empêchés et que personne ne devrait devoir aller au travail avec la peur de ne pas pouvoir revenir en forme, ou de ne pas revenir du tout, à la maison.

 

Avez-vous un conseil pour réussir ?

Travaillez vos langues étrangères, en particulier l’anglais mais aussi toutes les autres, car cela vous permettra peut-être d’aller étudier ou travailler à l’étranger, ce qui rendra votre profil très intéressant. Cela fait plus de 5 ans que je travaille quasiment exclusivement en Anglais, et toujours à l’étranger. Cela me permet d’avoir une situation aisée et stable, sans avoir peur de perdre mon travail. Il y a beaucoup de jeunes diplômés de toute l’Europe et du reste du monde qui trouvent des stages ou des premiers emplois dans des grandes entreprises car les profils d’individus ouverts à plusieurs cultures, capables de s’adapter, de voyager et de prendre des risques sont très attractifs. Hélas il est possible que ce ne soit pas le cas en France, mais c’est le cas ailleurs (Suisse, Allemagne, Royaume Uni, Luxembourg, États Unis, Canada, Chine, etc.), alors n’hésitez pas à partir !

 

Quel est le meilleur moment vécu dans le métier ?

Quand après que j’ai eu fini ma mission à Singapour, le chef de chantier m’a dit que mon travail avait permis de construire une centrale électrique sans accident majeur pendant ma mission, mais aussi très vite (6 mois plus rapidement que prévu) et très bien, et qu’avoir de bons systèmes de prévention des accidents permettaient cela car ils permettent à tous de travailler mieux, dans un meilleur environnement, et avec une meilleure motivation.

 

Quels sont les avantages et les inconvénients de votre métier ?

L’avantage principal est de voyager beaucoup : j’ai pu aller en Tunisie, en Allemagne, Royaume-Uni, République Tchèque, Russie, Roumanie, Jordanie, Arabie Saoudite, Singapour, Koweït, Inde, etc.

C’est aussi l’inconvénient principal du métier car c’est très fatigant !

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